«Certaines populations de la région commencent à consommer des aliments de dernier recours comme le viha », indique le BNGRC (Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes) dans un communiqué alarmant, car annonçant une menace d’insécurité alimentaire dans le Sud-est du pays. Cette alerte a été donnée suite à une mission d’évaluation multisectorielle sur les lieux la semaine dernière. Le ‘’viha’’, ressemblant un peu à l’igname, est le tubercule d’une plante (une espèce d’arum) de marais. «Son goût est assez amer. Il semblerait même qu’il soit toxique. Le ‘’viha ‘’ est tout de même très bourratif », expliquent certains habitués de la région.

Ce manque de vivres dans le Sud-est n’est pas tout à fait une situation nouvelle à cause de son enclavement infrastructurel, rendant difficile son approvisionnement. Cette fois-ci pourtant, il a été aggravé par les inondations provoquées par le cyclone Ivan. Midongy du Sud et Befotaka sont parmi les districts les plus menacés par cette insécurité alimentaire. Les ravages d’Ivan sur les zones de culture y sont estimés respectivement à 90 et à 80%. A Midongy du Sud, où la route le reliant à Vangaindrano est difficilement accessible, le kapoaka du riz est proposé entre 280 et 400 ariary.

Par ailleurs, les risques d’épidémie de diarrhée, de paludisme, de bilharziose intestinale sont également très élevés dans la région. Pour que la situation n’empire, « le gouvernement et ses partenaires sont déjà à la recherche d’une solution rapide pour venir en aide aux populations », précise le BNGRC. Des actions concrètes et rapides sont ainsi attendues pour éviter le « kéré » puisque la famine guette le Sud-est.

Recueillis par v.a.